Les douze portes

« O Vierge Marie, Vous êtes la porte sainte par laquelle le Souverain Roi est venu à nous »

Saint Antoine de Padoue

Chemin de Marie

Protocole pour un retour à notre porte originelle

L’acte de naissance comporte sa propre porte d’entrée dans la vie et l’acte de mort sa propre porte de sortie vers la vie ou la mort

Donc il s’agit ici à chaque fois d’un acte de passage fruit d’une mémoire et résultat d’un cheminement du passé divin  (alpha) et au retour dans la matrice originelle (omega). Un oméga  résultat d’un cheminement, d’une évolution, d’une germination de l’incarnation de l’individu empreint de l’alpha du souffle de la mémoire.

A l’homme  d’accepter, de rejeter, de désirer la transformation.

Donc dans ces actes de vie et de mort, une porte s’ouvre et se ferme. Qui ouvre et qui referme ? Qu’y a-t-il derrière cette porte ou devant cette porte ? Pourquoi arrive-t-il qu’un battant de porte demeure ouvert, à moitié ouvert ou fermé ?

Le questionnement sur l’alpha et l’oméga, sur l’entrée dans notre mort et notre sortie de ce monde est relié à une constante, un infini constant, le référent universel : Dieu.

Relisons sainte Marguerite Marie : «  A la vérité, je crois que tout se change en amour et une âme qui est une fois embrasée de ce sacré feu n’a plus d’autre exercice ni d’autre emploi que d’aimer en souffrant ».

Tout est résumé dans cette pensée et cette réflexion. Car dans cette notion dite de souffrance, nous nous trouvons renvoyés à notre questionnement sur notre identité et notre mission terrestre. Tout est question de timing, de dosage car trop de feu ou trop de larmes eau créeront de la brume qui empêchera tout discernement ou tourte forme de compréhension.

Car la clé d’évolution est là. Nous devons réussir un passage donc une transmission, une transformation, une transmutation d’un état à un autre, une réalisation unique de l’incarnation à un état renouvelé vers la mémoire initiale.

Nous venons d’une patrie, d’un état sacré et nous devons y retourner avec notre bagage de ressuscité ou de judas.

En effet, si le Seigneur nous demande de revenir à Lui comme des petits enfants ce n’est pas par hasard. Un nourrisson est nourri du lait de la mère et du miel de la Création et formé d’un mot donné. Porté sur la hanche de sa mère, le nouveau-né devra réaliser au long de sa vie le combat de Jacob. Il devra réaliser sa mission prophétique de pierre vivante (mémoire fœtale du divin depuis le sein maternel, rappel des eaux d’en Haut, celles de la Création).

Le fœtus, petit noyau, en cercle dans les eaux du sein maternel, sorti par la porte maternelle, est réalisateur en puissance de la mémoire sacrée du Père. Il est à la fois fleuve de vie (fécondation) et fleuve de feu (amour et charité). Et quand cet enfant sera appelé à grandir, cela se fera dans l’espoir d’une transformation par la guérison des mémoires familiales vers le cercle des Apôtres envoyés en Galilée (le cercle) après la Résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ).

Et là les choix de vie et d’évolution sont multiples pour la transformation de l’homme dit ancien intérieur en porte d’or identifiée. Comme il y a plusieurs demeures dans la Maison du Père il est important de reconnaître par quelle porte nous entrerons dans la Jérusalem Céleste en tant qu’homme accompli.

Notre monde actuel

Avec saint Jean de Dieu relisons : «  Tous les biens m’ont été donnés quand je ne l’ai pas recherchés par amour propre »

Dans notre monde actuel tout est pensé pour placer une gangue isolante sur l’individu. Et ce par toutes les formes liées à la mort de l’homme, autrement dit le besoin d’une société à détruire la mémoire sacrée posée en tout homme avec ses dimensions religieuse et familiale. La destruction de la culture, du silence par de nouveaux modes de communications fait peur. L’homme crée aujourd’hui le robot qui va le détruire dans toutes ses dimensions.

Or l’homme se développe avec et par un schéma corporel abouti, une relation à l’objet réussie. Mais le résultat actuel nous montre actuellement toutes les déficiences et les ratés, les troubles instrumentaux et les recours aux images artificielles, donc l’échec de ces développements autrefois harmonieux.

« L’ensorcellement des bagatelles du monde détruit l’esprit même éloigné du mal. » S. IV 12

Les cinq sens, ouïe, vue, odorat, toucher et saveur sont déformés conditionnés et déformés dans leur traduction première (n’oublions pas les douze lettres hébraïques dites simples correspondantes au chiffre 12 : la parole, la pensée, la locomotion, la vue, l’ouïe, l’action, la copulation, l’odorat, le sommeil, la colère, le goût, le rire).

- Comment reconnaître le sens d’un mot alors que Dieu parle dans le silence ?! (« C’était comme un doux et lointain murmure, qui annonçait l’arrivée de l’Epoux ». Sainte >Thérèse

- Comment entendre la Parole de Dieu et la traduire quand le sens du mot est perdu ?!

- Comment reconnaître ce qu’il faut réaliser quand l’odorat se déforme. Oui, comment sentir les choses à faire ?! « Lorsqu’une âme s’est laissée enivrer par un parfum, elle court » Is.

- Comment retrouver ce que nous sommes ?! « Pierre blanche qui sera donnée au vainqueur et sur laquelle est écrit un nom que nul ne connaît que celui qui la reçoit » Ap. II 17

Tout en ce monde entraîne à salir cette pierre et à faire dire à l’homme : c’est l’homme qui crée.

Tout se passe en ce temps pour que l’homme ne puisse plus parler à Dieu.

Le nom donné à retrouver

« Le Seigneur donnera un autre nom à ses élus car le vainqueur recevra une pierre blanche sur laquelle est écrit un nom nouveau que nul ne connaît que celui qui le reçoit » Ap. II 17

Plus haut nous parlions de porte à retrouver dans le labyrinthe de notre vie et celui du monde. Si nous sommes en évolution et conscientisés, tout devient possible. La traversée du désert de l’incarnation va nous conduire à un temps de rencontre (temps de la visite de l’Esprit). Ainsi fécondé nous pourrons revenir vers nous-même et vers les autres pour témoigner de la Rencontre. Et par cet acte de charité et d’amour le voile pourra se lever sur notre guérison. Ainsi en voie de redéfinition, nous repenserons au cercle de la Galilée. Serons-nous seuls ou accompagnés pour cet ultime voyage ? Avec quel compagnon pourrons-nous franchir notre oméga, l’ultime porte, celle de l’or et de la Lumière ?

Dans la Bible, lors de la Création, les notions de dualités sont très présentes. Eaux d’en Haut, eaux d’en Bas, longueur, largeur, hauteur, profondeur, ce qui est en bas est comme ce qui en haut, le reflet du miroir. Tout est questionnement sur le retournement des choses.

Le stade du miroir est bien connu en psychologie et toute l’évolution de l’enfant en dépend. A savoir, l’image ou le reflet que je vois, ce que le miroir me renvoie, image de Dieu ou image de l’homme ? Car en miroir ce qui est gauche est à droite et inversement. Et par le chiasma optique ce qui  vient de droite est perçu à gauche et inversement. D’où la question : « Où Dieu nous attend-il ? ».

« Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ». Cor. 1 XIII 12. Car en triomphant de notre combat homme pour l’homme pour l’homme pour et avec Dieu, nous réveillerons notre source divine, nous réactiverons les conducteurs de la Mémoire.

Notre accomplissement réside en cela : le retour du fils prodigue. Un retour en ouïe, en vue, en odorat, en parole, en toucher dans un tout purifié par le verbe et le nom donné : « Me voici Seigneur ! Ecce venio ! ».

Mais quelle porte ?

Comme il y a douze portes pour la Jérusalem Céleste, comme le nombre d’apôtres y correspond, lequel allons-nous choisir pour nous éclairer, pour nous conduire?

Nous possédons toutes les clés pour toutes les portes, symboliquement et dans notre génome sacré. Mais les clés liées à notre incarnation exigent de nous de passer par un écolage nouveau. (Par une histoire familiale chaotique certaines clés peuvent être « rouillées »). Et ce cheminement possède en lui la nécessité d’un travail par transmission. Où sont nos prêtres, nos évêques, nos enseignants en charge de cet écolage ? Car nous devons « guérir ici-bas et dans l’éternité » Eph. 21 9

Qui aujourd’hui peut comprendre la notion de terres intérieures à cultiver, la notion de franchissement de la terre intérieure, de transformation de l’aridité du désert intérieur en ville de lumière, de transcendance de notre Gethsémani intérieur en terre de la résurrection, notre Golgotha (crâne) en couronne royale ?

Le cercle, l’anneau Galilée correspond en la symbolique même de la Jérusalem Céleste. Epousons cette Fille du Père pour l’éternité programmée en nous. Qui voulons-nous comme témoins parrains de cette alliance, cette unité retrouvée en Eve et Adam.

Le Psaume 23 (24)  

Ps 23, 01 : Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! 
Ps 23, 02 : C'est lui qui l'a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots. 
Ps 23, 03 : Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? 
Ps 23, 04 : L'homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles (et ne dit pas de faux serments). 
Ps 23, 05 : Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. 
Ps 23, 06 : Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face ! 
Ps 23, 07 : Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire ! 
Ps 23, 08 : Qui est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats. 
Ps 23, 09 : Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire ! 
Ps 23, 10 : Qui donc est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le roi de gloire. 
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

(photo de couverture : chapelle de la Maison de Loublande chez Claire Ferchaud)

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